En général

Le MMA

Sous la dénomination de « mixed martial arts » on regroupe généralement les disciplines suivantes, les appellations variant selon les points de vue et les périodes : les Mixed Martial Arts, dits MMA, littéralement « arts martiaux mixte », terme anglophone pour désigner des rencontres interdisciplinaires qui ne sont possibles qu’en combat libre (par exemple un boxeur peut affronter un lutteur dans le cadre permissif du MMA). Ce terme prend tout son sens depuis que les combattants ont compris l’importance de s’entraîner aux nombreux sports qui permettent d’appréhender certaines phases des combats (cross training).
Aujourd’hui, ce terme permet de définir ce nouveau sport de combat à part entière, aux influences multiples;
le Free-fight, faux anglicisme désignant le « combat libre » ;
le Vale Tudo, appellation Portugaise pouvant être traduit par « tout est permis », l’ancêtre du combat libre moderne ;
le No Holds Barred, dit NHB, terme qui ne convient qu’aux affrontements ayant très peu de règles, à l’image des tournois de type Vale Tudo comme l’IVC et des premiers Ultimate Fighting Championships ;
le pancrace.
Le concept des premiers tournois de combat libre enregistrés était simple : deux hommes, dans un octogone ou sur un ring, s’affrontent dans un combat où presque tous les coups sont permis. Les façons de gagner un combat sont le KO, TKO ou la soumission (l’abandon d’un combattant) ou bien la décision unanime ou partagée.

Ces tournois avaient pour objectif de permettre la confrontation de différents sports de combat (d’où le concept de Mixed Martial Arts) dans le but de déterminer quels styles étaient les plus efficaces.

Après des débuts très controversés, à cause d’une campagne de marketing mettant en avant l’ultra violence et l’absence de règles des premiers tournois médiatisés, le combat libre est devenu un sport à part entière très encadré et réglementé.

De ces premiers tournois, souvent sanglants, descend le combat libre moderne, les organisations et les infrastructures sont les mêmes depuis le début mais les règles ont évolué à cause de la pression de certains médias, de certains hommes politiques et anciens sportifs. Ainsi, il est devenu impossible de trouver une organisation autorisant les coups de tête ou les frappes aux parties génitales par exemple. Les techniques les plus efficaces restent pourtant présentes (soumissions au sol et frappes conventionnelles issues des boxe pieds-poings). Des médecins assistent aux combats, prêts à faire arrêter une rencontre qui deviendrait trop dangereuse pour un des combattants. Malgré son évolution le combat libre demeure critiqué pour sa violence et ses détracteurs restent nombreux. Un spécialiste des sports de combat dit qu’il y a plus de morts et de blessés durant les matches de foot US que lors des tournois de combat libre.

Les partisans du combat libre mettent en avant que, pratiqué de façon encadrée, il n’est pas plus dangereux que d’autres sports de combat : la grande variété de techniques répartit les zones d’impacts, diminuant ainsi les risques de traumatismes crânien que l’on rencontre en boxe par exemple (où la tête est frappée de façon répétée). Cependant, la boxe anglaise professionnelle n’est pas non plus réputée être bonne pour la santé, et c’est essentiellement pour des raisons historiques qu’elle dispose d’une meilleure acceptation sociale.

Le combat libre est devenu aujourd’hui un sport de combat, dans lequel les combattants disposent du plus vaste arsenal technique possible, leur permettant ainsi de combattre tout en respectant certaines règles indispensables pour préserver la santé des combattants (ces règles varient selon les organisations).

Pour évoluer en combat libre, il faut maîtriser les trois distances du combat : le combat debout à distance où l’on utilise des coups de poings et pieds essentiellement, le combat debout au corps à corps (voir clinch, grappling et takedown) et enfin le combat au sol, distance où l’on peut tenter de soumettre son adversaire avec des étranglements et des clés de bras ou de jambe, ou faire du ground and pound, c’est-à-dire profiter d’une position avantageuse au sol pour frapper son adversaire. Aucune distance n’est négligée et chaque combattant a son domaine de prédilection et ses faiblesses, qu’il essaie d’atténuer par un entraînement particulièrement complet (voir cross training).

L’organisation de combat libre la plus médiatisée est l’UFC mais d’autres organisations comme le Bellator gagnent en popularité. Actuellement cette forme de combat est en pleine expansion médiatique, et elle est devenue plus populaire que le K-1 ou la boxe anglaise.

Un ancêtre lointain: le pancrace

Le sport qu’est le MMA moderne n’est pas un descendant direct du sport antique qu’était le Pancrace (Pankration en grec), on retrouve toutefois certains points commun entre ces deux disciplines séparées par plus de 2500 ans.

Les premières traces de combat libre ont été attestées en Grèce, en Turquie, en Syrie, en Italie, en France, en Espagne, au Portugal, en Égypte et à Makthar en Tunisie, de nombreux documents attestent que différentes formes locales anciennes de combat libre puisant leur origine dans le Pankration antique ont survécu jusqu’à notre époque. Le Pankration fut l’une des premières formes de sport de combat à mains nues avec tout de même un minimum de règles. Il fut introduit aux Jeux Olympiques en 648 avant JC. Le mot pankration est l’association du mot pan signifiant « tout » et kratos signifiant « puissances », décrivant bien le sport, mélange de boxe et de lutte. Le sport n’a alors que deux règles, ne pas mordre et ne pas frapper aux yeux, même si ces techniques sont autorisées chez les Spartiates. Les rencontres ne prennent fin que lorsque l’un des adversaires est inconscient ou se soumet en faisant signe de la main. Souvent, les affrontements durent des heures et finissent parfois avec la mort d’un, voir des deux combattants. Le pankration devint le sport le plus populaire aux jeux Olympiques et dans la Grèce antique.

Les rencontres prenaient place dans une arène, surface carrée d’environ 12 à 14 pieds de côté. Un arbitre armé d’un bâton ou d’un fouet, veillait à faire respecter les règles. Les techniques les plus souvent utilisées étaient les coups de poing, de genou, de coude et de pied, les clés articulaires et les étranglements. Les coups de pied aux jambes, à l’aine et au ventre étaient fréquents. Même si les échanges debout existaient, la grande majorité des combats se déroulaient au sol, où les prises de soumissions et les coups étaient permis. Les pratiquants de pankration étaient réputés pour leurs aptitudes et leur habilité au corps à corps. La strangulation était la cause la plus commune des décès lors des combats.

Les athlètes de Pankration de la Grèce Antique, les pankratiasts (παγκρατιαστές), devinrent des héros, et l’objet de nombreux mythes et légendes. Arrichion, Dioxippus, Polydamas de Skotoussa ou Milon de Crotone sont ceux qui ont laissé le plus de traces. On pense que même Héraclès était pankratiast. Alexandre le Grand cherchait à les recruter en tant que soldats, à cause de leur habileté légendaire au combat sans arme. Lorsqu’il envahit l’Inde en 326 avant J.C., de nombreux pankratiasts combattaient dans ses rangs. Ce pourrait être l’origine des arts martiaux chinois, prenant souvent leur source en Inde à cette époque. Le Pankration est la toute première forme de combat connue de ce qui deviendra plus tard ce que l’on nomme maintenant les arts martiaux mixtes.

Le déclin du Pankration en Grèce, coïncidant avec la montée en puissance de l’Empire romain, vit des sports plus réglementés, tels que la lutte et la boxe, devenir les principales formes de combat en Occident, alors que les arts martiaux traditionnels se développaient en Asie.

Cette situation perdura au cours de siècles, et était toujours présente en 1925, lorsque le combat libre fit sa réapparition à Rio de Janeiro, au Brésil.

L’avènement du MMA

Au début des années 1980, Rorion, le fils aîné de Hélio, part aux États-Unis pour enseigner le Gracie jiu-jitsu en Californie. Comme son père et son oncle avant lui, il fait la promotion du fameux « Gracie Challenge », en y ajoutant un détail … il offre 100 000 dollars à quiconque battra, lui ou l’un de ses frères, dans un match de Vale-Tudo. Encore une fois, ces défis apportent au Jiu-jitsu brésilien une grande popularité. Lorsque Rorion réalise le potentiel du style de combat de sa famille, il décide de créer une organisation destinée à promouvoir son art aux États-Unis.

Après des années de travail et de promotion de son art familial, Rorion rencontre Art Davie, un homme d’affaires qui s’était déjà intéressé à ce sport après un voyage en Thaïlande au cours duquel il avait assisté à une rencontre de type Vale-Tudo. Davie utilisa ses relations dans l’industrie de la télévision pour organiser une rencontre de Rorion et lui-même avec Bob Meyrowitz, le président de Semaphore Entertainment Group (SEG), une société spécialisée dans le pay-per-view des événements sportifs. Ensemble, les trois hommes créent l’« Ultimate Fighting Championship », un tournoi dont le but est de faire s’affronter des adversaires de styles différents. L’UFC 1 a lieu le 12 novembre 1993 à Denver (Colorado). Ce tournoi d’un nouveau genre, remporté à trois reprises par son frère Royce, rencontra un succès important et entraîna un profond bouleversement dans le milieu des sports de combats. À l’UFC 1 86 000 pay-per-view sont vendus, à partir du 3e UFC, c’est plus de 300 000 pay-per-view qui sont vendus à chaque show. Si le MMA s’est fait une petite place dans le sport américain, il traîne une très mauvaise réputation. Les six premiers UFC avaient effectivement très peu de règles : pas de limite de poids, pas de limite de temps, pas d’équipement de protection obligatoire. Les seules règles étaient de ne pas frapper les yeux, de ne pas mordre et de ne pas saisir les parties. Le combat ne pouvait être stoppé que par arrêt de l’arbitre, knock out ou soumission, cette dernière pouvant être signalée verbalement ou en tapant trois fois en signe d’abandon. Les rencontres ont lieu dans une cage grillagée octogonale dénommée « L’Octogone ».

Les premiers UFC étaient des tournois au cours duquel les combattants réalisaient plusieurs combats successifs au cours de la même soirée, avec élimination directe jusqu’à la finale. L’absence de catégorie de poids apparut rapidement comme un problème, permettant par exemple, lors du troisième UFC, un affrontement entre Emmanuel Yarborough, un sumotori de 273 kg, contre Keith Hackney, un karatéka de 91 kg.
Il devint rapidement évident que l’absence de limite de temps et l’absence de juges était problématique. Ainsi lors de l’UFC IV, la plupart des compétiteurs s’étaient entraînés aux techniques de combat au sol, dont l’importance avait été révélée par le succès de Royce Gracie, et les combats devinrent de plus en plus long, chaque adversaire se neutralisant mutuellement. Cette augmentation progressive de la durée des combats eut deux conséquences : l’événement dépassait la durée prévue par la chaîne retransmettant le pay-per-view, et les amateurs se lassaient de ces longues phases de combat au sol, jugée ennuyantes. La SEG (Semaphore Entertainment Group) réagit et institua, en 1995 pour l’UFC V, une limite de temps de 30 minutes, sans pour autant introduire des juges. Ainsi la rencontre revanche tant attendue entre Royce Gracie et Ken Shamrock dura 30 minutes et fut annoncé comme un match nul, provoquant la colère des fans. La SEG instaura donc des juges dès l’UFC suivant, afin de décider de l’issue des matchs atteignant la limite de temps fixée.

Des opposants à l’UFC et au MMA en général ne tardèrent pas à se manifester, notamment aux États-Unis. La SEG était en partie responsable de ces difficultés. En effet elle avait mis en avant la brutalité des combats et l’absence de règle, faisant passer la compétition comme un événement « No Holds Barred » où tout était permis et où tout pouvait arriver, même la mort d’un combattant (qui n’est jamais arrivée). Cette stratégie marketing, payante au début afin d’attirer l’attention des média, s’avéra être un désastre un peu plus tard. Une fronde anti-UFC vit rapidement le jour, menée par le sénateur de l’Arizona John McCain, lié au milieu de la boxe, qui y voyait un sport bestial rappelant l’époque des gladiateurs romains. En 1996, McCain et le sénateur républicain du Colorado Ben Nighthorse-Campbell écrivent une lettre aux gouverneurs des 50 États américains, présentant l’UFC comme « un sport sanglant brutal et répugnant… qui ne devrait pas être autorisé sur le territoire des États-Unis. » Il parvient ainsi à faire progressivement interdire l’UFC de presque tous les états, obligeant les organisateurs à se déplacer d’états en états selon la législation. De plus il entraîne la plupart des compagnies de pay-per-view à retirer le MMA de leur carte, privant du même coup l’organisation d’une grande partie de ses revenus. En 1997, les deux plus gros distributeur, TCI et Time Warner, se retirent, mettant l’UFC au bord de la faillite.

Alors que l’UFC survit tant bien que mal, au Japon, le premier Pride Fighting Championship est organisé en 1997, révélant Rickson Gracie, le demi-frère ainé de Royce. Cette nouvelle compétition, proposant des combats sur un ring, et non une cage, et comportant plus de règles que l’UFC, allait devenir rapidement la plus importante organisation de MMA au monde.

En 2001, la SEG, au bord de la faillite, est approchée par les dirigeants de Station Casinos, une compagnie gérant des média et des casinos, basée à Las Vegas et appartenant aux frères Lorenzo et Frank Fertitta. Leur intention est de rendre à l’UFC sa popularité et de se faire accepter. Les Fertitta et Dana White, ancien promoteur de boxe et nouveau président de Zuffa, cherchent à transformer l’UFC, et le MMA dans le même temps, en « un bon sport, propre et avec des règles actualisées », lui permettant éventuellement d’être reconnu et légitimisé.
Un mois plus tard, en janvier 2001, les Fertittas achètent l’UFC pour 2 millions de dollars et crée Zuffa, LLC afin de gérer l’évènement.

En étroite relation avec la Nevada State Athletic Commission, Lorenzo Fertitta étant un ancien membre de la NSAC, Zuffa obtient l’autorisation d’organiser ces événements au Nevada. Peu après, l’UFC 33 est de retour sur les écrans de télévision en pay-per-view. Les records de ventes, que ce soit les ventes de pay-per-view ou de places pour assister à l’événement sont battus. Le nouvel UFC fait un retour avec des règles plus restrictives, incluant rounds, limite de temps, cinq catégories de poids, une liste de 31 fautes et 8 façons différentes de remporter la victoire.

La compétition est bien différente de celle de 1993, et les compétiteurs aussi, qui sont devenus professionnels et s’entraînent désormais souvent plus de six heures par jour, travaillant leur force et leur condition physique en plus des techniques de frappes et de grappling.

Tentative de reconnaissance olympique

À la fin des années 1990, un mouvement se développa pour le retour du pankration aux jeux olympiques. Ce mouvement, né en Grèce et mené initialement par des pratiquants de karaté, a pour nom l’International Federation of Pankration Athlima (IFPA).

Pour les Jeux olympiques d’été de 2004, jeux de la XXVIIIe olympiade de l’ère moderne, qui se sont déroulés à Athènes (Grèce) du 13 au 29 août 2004, une rumeur persistante racontait que le pankration, l’un des sports originels des Jeux olympiques antiques, ferait sa réapparition. Cela ne fut pas le cas, en 1996, le Comité international olympique exprima ses doutes sur la capacité de la Grèce à assurer toutes les bonnes conditions requises pour un bon déroulement des Jeux (sécurité, construction, système de transport, etc.). Après avoir été menacée d’un transfert des Jeux pour Sydney en Australie, la Grèce réussit à convaincre le CIO qu’elle serait capable d’accueillir les Jeux, à condition que de nouveaux sports, pankration compris, ne fussent pas rajoutés.

En 2000, l’Américain Craig Smith quitta cette organisation et forma la World Pankration Federation (WPF) afin d’établir une organisation centrale permettant de développer le pankration : « Le but premier de la World Pankration Federation n’est pas de permettre la réintroduction du pankration aux Jeux Olympiques. C’est plutôt de fournir une structure adéquate dans laquelle les athlètes peuvent participer à des compétitions locales, régionales, nationales et internationales, en développant leur habilité et le sport avec honneur, intégrité, et dans un esprit sain de compétition.

Et si tout cela est accompli, l’objectif de réintroduire le pankration aux Jeux Olympiques viendra naturellement, en son temps.  »

Entraînement

L’entraînement en combat libre varie selon les spécificités du combattant, sa (ou ses) discipline(s) privilégiées et son équipe et dure environ deux mois pour une préparation optimale avant un combat.

Comme dans tout sport de haut niveau les entraînements sont conditionnés par une hygiène de vie irréprochable, aucun sportif normalement ne fume ou boit de l’alcool de manière importante.

L’athlète doit pratiquer généralement:

Une/des discipline(s) de combat debout -Striking- : Boxe, Kickboxing, Karaté, Muay-Thaï etc…

Une/des discipline(s) de combat au corps au corps -Clinch- : Muay-Thaï, Sambo, Jiu-Jitsu, Judo etc…

Une/des discipline(s) de combat au sol -Grappling- : Jiu-Jitsu Brésilien (BJJ), Sambo

La musculation et le cardio-vasculaire sont essentiels pour augmenter son endurance et sa puissance pour un combat.

En combat

Les phases d’un combat

Le combat libre est un sport relativement jeune et il connaît des évolutions permanentes. L’entraînement, la compréhension du combat, les stratégies et les techniques évoluent constamment. Toutefois certains éléments ne changent pas, il existe ainsi trois phases principales lors d’un combat de MMA:

La phase de combat debout, domaine de prédilection de la boxe, du kick boxing, du muay-thaï ou du karaté, phase lors de laquelle les deux adversaires sont debout et s’affrontent en utilisant principalement des coups de pieds, de poings, de genoux et de coudes.
La phase de contact ou d’accrochage debout, le clinch, domaine de prédilection du ju-jitsu, de la lutte, du grappling, du sambo et du judo, où l’on cherche à rentrer en contact avec son adversaire, pour l’amener au sol à l’aide d’une projection ou d’une amenée au sol, voire pour le frapper avec ses genoux comme on le voit dans le muay-thaï.
La phase de combat au sol, domaine de prédilection du jiu-jitsu brésilien, du judo, du ju-jitsu japonais (ensemble de disciplines dont sont issus le judo et le ju-jitsu brésilien), du sambo ou de la lutte, lors de laquelle on va tenter de prendre la meilleure position possible, de passer la garde et d’attaquer son adversaire soit en Ground And Pound avec des techniques de frappes, soit avec des mouvements de soumission tels que les étranglements ou les clés.
Lors des premiers événements de combat libre moderne, on pouvait voir une grande variété de styles tous très différents (des sumotoris, des ninjas, des boxeurs gardant leur gants de boxe anglaise, des karatékas en dogi, des lutteurs en boxer, etc.). Mais au fur et à mesure que le sport a évolué, les styles « exotiques » et les styles traditionnels ont peu à peu disparu, car le combat libre demande une maîtrise de ces trois distances et rares sont les hyperspécialistes d’une seule distance pouvant rivaliser avec les spécialistes du combat libre, pratiquant le cross training et s’entraînant spécifiquement pour cette discipline.
Lors d’un combat de MMA, il existe différentes stratégies permettant de jouer sur ses points forts tout en profitant des points faibles de son adversaire : le « Sprawl-and-Brawl » consiste à éviter d’être amené au sol pour combattre debout, le « Clinch Fighting » consiste à entrer en contact avec son adversaire afin d’appliquer certaines techniques de percussion ou de projection, le « Ground-and-Pound » consiste à amener son adversaire au sol puis à appliquer des techniques de percussion, le « Submission Grappling » consiste à amener son adversaire au sol pour appliquer des techniques de soumission.

Combat debout (ou Sprawl-and-brawl)

Le « Sprawl-and-brawl », littéralement « s’affaler et se bagarrer », est une stratégie généralement utilisée par les combattants préférant le combat debout et les techniques de boxe ou de kickboxing comme les coups de poings et de pieds. Ces combattants vont tenter de maintenir le combat debout, tout en utilisant des techniques de sprawl afin de résister à l’amené au sol (takedown).
Le sprawl est un terme utilisé en lutte pour désigner une technique de défense contre les tentative de takedown comme un double ou single leg takedown. Le sprawl consiste, lors de l’attaque de son adversaire, a reculer ses jambes vers l’arrière et à poser sa poitrine sur le dos de celui-ci, afin d’empêcher celui d’atteindre ses jambes et de neutraliser son attaque.
La plupart des combattants utilisant cette stratégie sont moins à l’aise au sol que debout. En cas de combat au sol, ils essaieront souvent de neutraliser le travail de leur adversaire sans lui offrir d’opportunité de placer une soumission, en attendant que l’arbitre stoppe le combat et le fasse repartir debout.
C’est une stratégie qui a souvent été employé par des combattants tels que Chuck Liddell ou Mirko « Cro Cop » Filipović.

Corps à corps (ou Clinch fighting)

Le clinch fighting, littéralement le « combat au corps à corps », également dénommé dirty boxing, est une stratégie impliquant que le combattant, lors de la phase debout, va casser la distance avec son adversaire afin de s’en approcher et de réaliser un clinch, c’est-à-dire un accrochage, pour soit réaliser une amené au sol (takedown), soit appliquer certaines techniques de percussion à courte distance telles que coups de poings, coups de coude, coups de genou.
C’est une stratégie de combat particulièrement utilisée par les sportifs ayant un passé de lutte ou de boxe thaïlandaise. Bien utilisée, elle permet de neutraliser les techniques d’un boxeur ou un grappleur.
Elle a été régulièrement utilisée par des combattants tels que Randy Couture et Anderson Silva.

Lutte au sol (ou Ground-and-pound)

Le « ground-and-pound », littéralement « combattre au sol et marteler », est une stratégie qui consiste à amener son adversaire au sol, à prendre une position supérieure permettant de lui asséner de nombreux coups de poings ou de coudes, jusqu’à déborder sa défense et le contraindre à l’abandon.
Cette stratégie peut également être utilisée afin de le déborder et de placer une technique de soumission plus facilement.
Elle a été utilisée avec succès par des combattants tels Fedor Emelianenko et Tito Ortiz.

Immobilisation au sol (ou Submission grappling)

Le « submission grappling », littéralement la « lutte de soumission », est un style de combat consistant à amener son adversaire au sol, avec une projection ou un takedown, à y prendre une position dominante et à tenter de placer une technique de soumission telles qu’une clé articulaire (le plus fréquemment de coude, d’épaule, de genou ou de cheville) ou un étranglement (aérien ou artériel).
Les adeptes de cette stratégie sont notamment les combattants expérimentés en jiu-jitsu brésilien, en judo ou en lutte. Les grapplers les plus expérimentés sont à l’aise aussi bien en position dominante supérieure, placé au-dessus de leur adversaire, qu’en position inférieure, sur leur dos et sous leur adversaire. La position inférieure est effectivement une position permettant un grand nombre de tentative de soumission, à condition d’être capable de contrôler son adversaire dans sa garde.

De nombreux combattants utilisent cette stratégie, on peut citer Royce Gracie, Josh Barnett, Antonio Rodrigo Nogueira ou Fedor Emelianenko.

Règles générales

Les règles sont globalement semblables mais chaque organisation apporte ses petites modifications selon la volonté de la commission athlétique du pays dans lequel l’événement se produit. En général, les combattants n’ont pas le droit de frapper l’adversaire dans les parties génitales, de tirer les cheveux, de mordre ou de crever l’œil de son adversaire. Les coups de genoux, de coudes et de pieds au visage ou ailleurs sont généralement permis. Il y a plusieurs catégories de poids mais elles différent d’une organisation à l’autre.

De plus, avant chaque combat l’athlète doit passer un certain nombre de tests médicaux pour être qualifié d’apte au combat:

Examen fond de l’œil.
Électrocardiogramme.
Tests VIH et hépatite.
Scanner crânien à la suite d’un KO.
Carnet faisant liste des KO subis.

Le tout pour permettre de protéger les combattants.

Catégories de poids

Les différentes organisations de combat libre adoptent souvent leurs propres règles concernant les limites de poids, entraînant parfois une certaine confusion. Ainsi des catégories de poids portant le même nom correspondent à des fourchettes de poids très différentes. Par exemple la limite supérieure de la catégorie des poids moyens en boxe anglaise professionnelle est de 72,5 kg (160 lb), à l’UFC de 84 kg (185 lb).

Aux États-Unis les « Règles unifiées des Arts Martiaux Mixtes » (Unified Rules of Mixed Martial Arts) adoptées en 2003 ont modifié la situation et ont permis d’unifier des règlements jusqu’à là disparates. La Commission Athlétique de l’État du Nevada désigne dans son code administratif neuf catégories de poids différentes:

Catégories de poids (dénomination anglophone) Limite supérieure en livres Équivalence en kg
Poids mouches (Flyweight) 125 lb 57 kg
Poids coqs (Bantamweight) 135 lb 61 kg
Poids plumes (Featherweight) 145 lb 66 kg
Poids légers (Lightweight) 155 lb 70 kg
Poids mi-moyens (Welterweight) 170 lb 77 kg
Poids moyens (Middleweight) 185 lb 84 kg
Poids lourd-légers (Light Heavyweight) 205 lb 93 kg
Poids lourds (Heavyweight) 265 lb 120 kg
Poids super-lourds (Super Heavyweight)
Pas de limites de poids

Au Japon aucune loi gouvernementale ne régule les catégories de poids, les organisations japonaises sont donc libres d’organiser des rencontres sans se préoccuper des différences de poids entre combattants.

Néanmoins, avec la part de plus en plus importante de l’aspect compétitif (par rapport à l’aspect martial), des limitations de poids ont été instaurées par les promoteurs eux-mêmes, et différentes selon les organisations.

Façons de remporter un combat

Quelle sont les différentes fins possibles lors d’un combat de MMA ?

Avant la limite

Knockout (KO) – Un adversaire est complètement ou pratiquement inconscient à la suite de frappes et le combat est arrêté car la personne se trouve dans un état où elle est complètement incapable de se défendre.
Technical Knockout (TKO) – Un KO technique (TKO) est une situation ou un combattant est dans l’incapacité technique de poursuivre normalement le combat. Beaucoup de situations peuvent mener a un TKO. L’une d’entre elles est l’arrêt par l’arbitre. Lorsqu’un combattant reçoit trop de coups et qu’il n’arrive plus à se défendre, l’arbitre intervient pour arrêter le combat, afin de préserver la santé du combattant, dans le cas contraire les coups pourraient l’amener au KO complet. Par exemple, un combattant n’arrivant plus à faire face à un Ground And Pound trop intense, une douleur persistante et visible due par exemple à trop de low-kicks reçus, une déferlante de coups debout amènera l’arbitre à stopper le combat quel que soit l’avis du combattant afin de préserver sa santé.

Une coupure est une autre situation menant au TKO, en cas de coupure trop importante provoquée par un coup, l’arbitre, avec l’avis des médecins, peut décider de stopper le combat. Lorsque les hommes de coin jettent l’éponge/la serviette (throw towel) pour stopper le combat, et donc abandonner. Ceci peut être dû à une douleur persistante (côte cassée par exemple) qui l’empêche de combattre normalement, ou à une trop grande différence de niveau entre les deux combattants, l’un recevant une trop grosse « punition », son coin décidera d’abandonner.

Soumission – Situation où un combattant est physiquement forcé d’abandonner, de “taper” de la main sur son adversaire (souvent 3 fois) pour signaler sa défaite, à la suite d’une clé exercée sur lui ou une technique d’étranglement (sanguin ou respiratoire) par son adversaire.
Un combattant peut aussi signaler à l’arbitre le désir d’arrêter de lui-même le combat verbalement (Verbal Submission).

Technical Submission – Est déclaré Technical Submission lorsque l’arbitre décide de mettre fin au combat lorsqu’il considère que le combattant qui subit la soumission/la clé est trop engagé et que l’articulation, le muscle, ou que le combattant va s’évanouir, alors même que celui-ci n’a pas tapé trois fois (abandon).

Disqualification (DQ) – Lorsque qu’un combattant viole délibérément une règle de l’organisation en portant par exemple un coup interdit (soccer-kicks, stomps* à l’UFC par exemple mène à une disqualification. [stomp : frappe en marteau]

Technical Decision (TD) (Unanime, Partagé) – Lorsque par exemple un combattant est dans l’incapacité de continuer le combat à la suite d’un accident arrivé non intentionnellement. Les juges choisissent alors un vainqueur. Par exemple un combattant s’ouvre la tête en tombant du ring, les docteurs l’empêchent de continuer le combat, le combat est donc arrêté comme s’il avait atteint la limite de temps et les juges donnent leur décision.

Technical Draw (Unanime, Partagé) – Même situation, mais le draw (égalité) est déclaré.

No contest (NC) – Coupure non intentionnelle due à un coup irrégulier ou test positif aux produits illicites à l’issue d’une victoire, ou demande d’annulation de décision par un combattant qui considère que l’arrêt du combat a été prématuré, etc.

Sur décision

Unanimous Decision (UD) – Décision unanime, les 3 juges donnent le même avis.
Majority Decision (MD) – Décision à la majorité, 2 juges sont du même avis, 1 donne égalité.
Split Decision (SD) – Décision partagée, 2 juges sont du même avis, 1 de l’avis contraire.
Unanimous Draw – Égalité unanime, 3 juges donnent l’égalité.
Split Draw – Égalité partagée, 1 juge donne la victoire pour un combattant, 1 autre la défaite à ce même combattant, et le dernier l’égalité.

Majority Draw – Égalité à la majorité, 2 juges donnent l’égalité, le troisième une victoire à l’un des 2 combattants.

Principales organisations

Les organisations de combat libre ou de mixed martial arts (MMA) sont désormais multiples et présentes dans de très nombreux pays. Le combat libre n’est pas légal en France mais plusieurs équipes existent. Les combats en règle Pancrase sont en revanche autorisés.
Les deux organisations les plus importantes sont l’Ultimate Fighting Championship ou UFC – États-Unis qui a acheté actuellement plusieurs anciennes organisations telle le Pride Fighting Championship et le Strike Force et le Bellator Fighting Championships.

Voici d’une part les principales organisations qui organisent ou ont organisé des combats de MMA dans un octogone ( familièrement appelé cage):

L’UFC (Ultimate Fighting Championship), États-Unis

Le Cage Rage et Cage Warriors, Angleterre

KOTC (King of the Cage), États-Unis

ROTR (Rumble On The Rock), Hawaii

WEC (World Extreme Cagefighting), États-Unis

Le TKO Major League MMA – Canada.

La Dream – Japon

Strike Force – États-Unis

Et d’autre part les organisations qui organisent ou ont organisé des combats de MMA dans un ring:

Le PRIDE, Japon

Le K-1 Hero’s, Japon

Le Jungle fight, Brésil (anciennement l’IVC)

Le ZST – Japon.

Le Pancrase – Japon.

M1-Global, Russie

Le Rings (où Fedor a fait ses débuts)

Affliction

Une pratique trop violente ?

Pourquoi le combat libre est-il resté interdit si longtemps en France ?

Les compétitions officielles de combat libre sont longtemps restées interdites en France, alors qu’elles étaient autorisées dans d’autres pays, en Asie, aux États-Unis ou même en Europe. d’ailleurs La forme « pur » du MMA demeure cependant interdite, notamment en ce qui concerne les frappes au sol.
Dans un article paru dans le journal Le Monde en mai 2006 ici, on apprend que pour justifier l’interdiction du free fight en France, « le ministre des Sports, Jean-François Lamour, s’appuie sur une recommandation du Conseil de l’Europe de 1999, estimant que « la violence et les actes barbares et sauvages commis au nom du sport sont dénués de valeur sociale dans une société civilisée qui respecte les droits de l’homme ». Le veto a été étendu, début 2006, aux chaînes de télévision par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), lequel considère que la retransmission est « susceptible de nuire gravement à l’épanouissement physique, mental ou moral des mineurs ». Eurosport et Multivision ont ainsi dû mettre un terme à leurs programmes. »
Cependant la chaine luxembourgeoise RTL9, -largement accessibles en France avec les bouquets télévisés-, diffuse les combats UFC dès le lendemain de l’événement.
Dans le même article, concernant le MMA en dehors des compétitions, on apprend que « les techniques utilisées sont celles de sports dûment réglementés, les autorités ne peuvent pas non plus interdire les entraînements en France. Paradoxe qui aboutit à la naissance, en toute légalité, de plusieurs clubs français consacrés au free fight. ».
C’est le 28 janvier 2008 que le combat libre a partiellement été reconnu en France. Bertrand Amoussou fut désigné comme le premier président de la nouvelle commission de MMA rattachée à la FFFCDA (Fédération française de full contact et disciplines associées): les entrainements sont autorisés, ainsi que les compétitions de niveau amateur, mais les coups portés au sol demeurent interdits.
Pour contourner cette interdiction, les pratiquants professionnels doivent se rendre à l’étranger, notamment en Suisse ou en Belgique, où le MMA est autorisé, ou de participer à des compétitions de pancrace, similaires au MMA, mais où les coups portés aux sol sont interdits.

Ce que pensent les pratiquants au sujet de la violence apparente de leur sport

Certaines compétitions, dont le célèbre UFC américain ou le Cage Rage anglais, utilisent une aire de combat entourée d’une cage. Cet accessoire, symbolisant le fait que les combattants ne peuvent s’enfuir du ring, est controversé et certains n’y voient qu’une apologie de la violence. Pourtant, certains combattants défendent l’utilisation d’une telle mise en scène : « Cela réveille des instincts primaires. Moi, je me sens bien dedans », confie Jean-François Lenogue, un combattant français, comédien de profession.
Cependant, la réelle raison de l’utilisation de la cage est avant tout la sécurité des combattants : en effet dans un ring il y a un risque important que les combattants de MMA passent entre les cordes, lors d’une tentative de projection au sol près du bord par exemple, et tombent du ring, souvent placé en hauteur. Elle présente un aspect technique différent du ring, du fait de l’absence de coins — qui permettent de « bloquer » un adversaire ; de même, la cage offre également plus de possibilité aux sports de corps à corps comme la lutte ou le judo, en permettant de coincer son adversaire contre la cage afin de réaliser une projection au sol ou d’autres prises. Cela permet donc une autre approche que le ring, qui, lui, avantage les boxeurs.
Lorsqu’on demande à Cyrille Diabaté s’il se considère comme un barbare, il répond : « Notre sport n’est pas de la bagarre de rue. Le free fight n’est pas aussi violent qu’il en a l’air. La variété des techniques (frappes, projections, clés…) réduit le nombre d’impacts et il est possible de gagner une rencontre sans asséner un coup. L’arbitre doit aussi arrêter le combat dès qu’un participant n’est plus en mesure de se défendre (contrairement à la boxe qui permet au combattant de se relever). Quant à ces fameux coups donnés, d’une position à genoux sur un homme à terre, leur puissance est moindre que s’ils étaient donnés debout, avec tout le poids du corps »Pour lui, le combat libre serait « de la rigolade » comparée à la boxe professionnelle où il n’y a qu’une seule cible à atteindre, la tête.
On constate d’ailleurs que la longévité en MMA est plus longue qu’en boxe, certains combattants comme Randy Couture ou Mark Coleman en sont l’exemple.

Source: Wikipédia.